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Le climat et la végétation sont en accord avec l’altitude et en désaccord avec la latitude. Le climat et la végétation évoluent en effet en fonction, de l’altitude, des précipitations et de l’exposition des versants. La température diminue avec l’altitude de l’ordre de 0,5° à 0,6° par 100 m. Il n’est pas rare de trouver dans un même paysage de montagne à forte déclivité, tous les paliers de végétation depuis la forêt tropicale jusqu’aux prairies de zone froide.
Les Andes de l’Equateur sont plus humides que les Andes péruanoboliviennes et beaucoup plus sèches que les Andes colombiennes. Elles sont à la jointure en quelque sorte des deux ensembles. En effet, la diagonale aride qui prend en écharpe la cordillère des Andes à la hauteur de la Bolivie pour se prolonger dans le piémont argentin, commence sa course dès le littoral équatorien, du moins dans le sud. A part la zone frontalière colombienne, la Sierra équatorienne est déjà bien marquée par l’aridité et l’irrégularité de la saison des pluies qui occasionnent de nombreux microclimats et des végétations extrêmes sur de courtes distances.
Si l’année se divise en une saison humide de novembre à mai et une saison sèche de juin à novembre, cette dernière peut être coupée par un retour des pluies (invernillo) en octobre et la première par un mois de décembre sec (veranillo del niño).
Dans les bassins, plus chauds, grâce à la position d’abri, une certaine luxuriance apparaît. Venu d’Australie à la fin du siècle dernier, l’Eucalyptus a conquis l’Amérique et les Andes. il se plaît partout aussi bien au bord de la mer qu’en altitude jusqu’à 3 100 mètres où il pousse très vite et facilite l’approvisionnement en bois d'œuvre et de feu qui manque tant dans la Cordillère. A moins de 3 500 m, dans la "forêt de nuages" (selva nublada), sur les versants exposés vers la côte ou vers l’Amazonie, on trouve des bambous nains (Chusqueas), des maquis de Quenuas (polylepis) couverts de broméliacées, de fougères arborescentes, de lianes et de nombreux épiphytes dont les orchidées. De juillet à septembre, la Cordillère peut s’envelopper de nuages que les vents pourtant forts n’arrivent pas à déplacer.
Depuis plusieurs siècles, les bassins, par leur altitude plus basse et leur position abritée, entre 2 000 et 3 000 m bénéficient d’un climat plus chaud et de ce fait plus clément pour les hommes, les animaux et les plantes. Les températures vont de 10 à 20° avec des mi-journées chaudes alors que les nuits seront toujours fraîches. Grand ciel bleu et nuages blancs donnent une impression de printemps éternel.
Les précipitations sont très variables selon l’exposition des versants, de 500 mm à 2 000 mm. A plus de 3 000 m, la couche nuageuse est plus ou moins permanente, tout est plus humide, plus venté, plus froid. Il peut alors geler la nuit. Depuis un point de vue élevé, il n’est pas rare d’observer, le versant humide verdoyant lorsque la cordillère laisse passer les vents d’Est humides et sur le versant opposé un paysage semi aride, jaune et marron.
Le phénomène bien connu dans les Alpes de l’adret ensoleillé et de l’ubac à l’ombre marquant le sud et le nord devient ici une opposition est-ouest due non au soleil, mais aux vents humides.
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Le climat amazonien offre quelques variantes, voire même des surprises, aux voyageurs prêts à visiter "l’enfer vert"; sur le piémont, entre 1 500 et 600 m d’altitude, la moyenne des températures se situe entre 18 et 24°. Ainsi, la zone la plus visitée est un peu moins chaude que le reste de l’Amazonie. Les pluies, par contre, sont très abondantes avec plus de 4 000 mm par an.
En deçà de 300 m d’altitude, le climat est homogène: les températures moyennes élevées de l’ordre de 25°, une faible amplitude diurne et annuelle. Les pluies abondantes entre 2 et 4 000 mm par an sont réparties sur toute l’année avec une petite récession entre décembre et février. L’humidité relative est très forte (90 %).
Avec cette chaleur et cette pluie régulière, la végétation est dense avec toutes les caractéristiques de la grande forêt difficilement pénétrables: hauteurs des arbres avec une frondaison à plus de 30 m, sous-bois sombres, couverture d’humus rapidement fabriqué mais aussitôt lessivé, grande variété d’espèces végétales avec peu d’arbres de valeur à l’hectare, faune composée essentiellement de petits animaux, soit des oiseaux et des singes dans les frondaisons, soit des sangliers, des ocelots, des tapirs au sol sans parler des innombrables insectes, araignées et serpents. Les rivières abondent de poissons.
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La côte équatorienne est soumise la plus grande partie de l’année au courant froid du Humboldt en provenance de l’Antarctique. Lorsqu’il s’approche entre mai et octobre de la péninsule de Santa Elena avant de dévier vers l’archipel des Galápagos, le courant provoque une baisse de température. Mais, les masses d’air saturées d’humidité provoquent des brumes (garuas) sur les régions arides.
Un contre-courant équatorial s’approche de la côte entre décembre et avril. L’arrivée des vents océaniques chauds et humides augmentent la température de l’air lorsque le contre-courant descend vers le Sud, le long du Pérou, tandis que les eaux chaudes du golfe de Panama arrivent le long de la côte équatorienne. Ce phénomène appelé le Niño, en raison du mois de décembre (Noël) est responsable périodiquement de pluies très abondantes dans une région semi-aride. Il affecte la pêche en éloignant les poissons en mer et provoque des inondations catastrophiques comme celles de 1983 et de 1992.
De part sa position maritime et en fonction de sa proximité de la barrière montagneuse, la Côte connaît une succession de climats extrêmes puisque vous passerez du désert à la grande forêt en quelques dizaines de km.
En effet, au sud-est, le climat est semi-désertique avec des précipitations inférieures à 500 mm, des températures moyennes entre 20 et 26° et une humidité de 80%. Le ciel gris nuageux avec des garuas est celui de la côte dans la péninsule de Santa Elena, les environs de Manta et la frange littorale des îles Galápagos. Au-delà, on trouvera vers l’intérieur des terres, une pluviométrie comprise entre 500 et 1 000 mm tombant d’ailleurs en quatre mois, de janvier à avril. C’est le climat de l’ouest du Guayas et du Manabi.
La végétation est particulièrement adaptée à la sécheresse le Palo Santo (Bursera graveloens), le Zapote de Perro (Capparis angulata), l’Algarrobo (Prosopis juliflora), le Guayacân (Tabebuia chrysantha) et le Cactus candélabre marquent les paysages de broussaille et de forêt sèche. Mais, l’arbre le plus caractéristique est le fromager (Ceibo) connu pour ses formes tourmentées et bouffies ainsi que ses fleurs de kapok.
Plus on avance vers le nord et vers l’est, plus les précipitations augmentent. De ce fait, commence alors la forêt tropicale à feuilles semi-caduques avec une plus grande variété d’espèces. Le palmier royal (lnesa colenda) et la tagua en sont les éléments les plus caractéristiques. Puis dans tout l’ensemble de la côte, les précipitations varient entre 1 000 et 2 000 mm avec une saison des pluies de décembre à avril, des températures de 25° et une humidité pouvant atteindre 90% ; ce qui est souvent pénible. Au nord de la plaine du Guayas, la formation est devenue tropicale humide, c’est-à-dire ombrophile (toujours verte) à partir de 2 000 mm comme en Amazonie. On trouve trois strates dont la strate supérieure qui comprend le Sande, le Chalviande et le Pambil (lriarte corneto) petit palmier élancé souvent présent dans le paysage côtier.
Les plaines marécageuses, les îles et les estuaires, grâce au mélange d’eau salée et d’eau douce ont favorisé la croissance de la mangrove, formation végétale de palétuviers (Mangle rojo, Mangle negro, Mangle blanco et Mangle jeli) particulièrement favorables aux mollusques, crabes et crevettes.
La forêt ombrophile domine les collines septentrionales. De plus, le versant de la cordillère connaît des précipitations encore plus abondantes, le plus souvent de l’ordre de 2 000 mm. Les températures sont toujours élevées, de 15 à 24°. Il pleut presque tous les jours. Mais, c’est dans le nord-est de la côte, que le maximum pluvieux est atteint avec parfois 5 000 mm comme dans le Choco colombien ou certains secteurs amazoniens. Il fait plus de 25° et l’ambiance est bien humide… sauf de décembre à février. C’est le climat de la grande forêt amazonienne...
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Le courant de Humboldt, après avoir dévié de sa trajectoire nord-sud à la hauteur du golfe de Guayaquil prend résolument la direction de l’ouest vers l’archipel des Galápagos lui apportant, une aridité insolite à cette latitude équatoriale. Les eaux qui baignent ces îles sont en effet fraîches (moins de 20°) pendant l’hiver austral de fin mai à décembre. Voici un hiver tout relatif, plutôt "printanier" pour les habitants de la zone tempérée.
Les pluies et la bruine résultent de l’action des alizés du sud-est et de la remontée du courant froid de Humboldt lorsqu’il rejoint le courant contre-équatorial d’ouest. Elles provoquent de l’humidité qui baigne les zones les plus hautes, au-delà de 500 mètres d’altitude, facilitant le développement d’une végétation dense et basse avec quelques arbres puis des fougères. En raison de cette forte aridité, la plupart des îles portent le plus souvent des broussailles d’épineux gris ou des cactus. Les forêts de palos santos (Bursera graveolans) aux troncs gris-blanc confèrent aux versants des massifs volcaniques un paysage très original. Les zones arides avec des acacias et des cactus frangent les littoraux.
La température la plus basse est de 18°, la plus haute 30°, et celle de la mer de 22 à 28°. Les pluies de l’ordre de 1 250 mm par an en moyenne sont prépondérantes pendant la saison chaude ou pluvieuse de décembre à mai. Les trois premiers mois de l’année connaissent une température plus élevée et un ciel souvent bleu. Au contraire, la saison sèche et fraîche, de mai à décembre, a une température plus basse et une bruine légère appelée garua qui entoure les versants des montagnes.
Les courants marins et les vents alizés déterminent la présence de la végétation selon leur exposition et contribuent à différencier les paysages des îles. Celles du nord sont plus chaudes car moins affectées par le courant froid de Humboldt.
Celui-ci avec des eaux de 15° en moyenne permet des eaux superficielles de 18 à 20°. En 1983, les îles ont connu une situation exceptionnelle avec le réchauffement anormal des eaux du Pacifique connu sous le nom du Niño qui provoqua 9 mois de pluies et une température des eaux océaniques autour de 30°. Outre des inondations dans les zones habitées et exploitées, les températures ont affecté les animaux qui ne trouvaient plus leur nourriture. 80% des pingouins sont morts, également 60% des iguanes marins à la suite de la disparition pour ces derniers de l’algue verte, ulva, leur nourriture.