TORTUE GEANTE ou «GALAPAGO»

famille: Testudinae

genre: Geochelone

espèce: elephantopus

Deux groupes d’îles au monde possèdent des tortues géantes: l’île d’Aldabra aux Seychelles (océan Indien) et les îles de l’archipel des Galápagos.

Les tortues géantes seraient arrivées en flottant depuis l’Amérique du Sud. L’ancêtre probable: «Geochelone chiliensis», est originaire d’Argentine, mais rien n’explique son arrivée dans l’archipel, qui demeure un mystère. Personne ne sait si ces tortues étaient petites ou grosses au départ.

Aux Galápagos les tortues peuvent peser jusqu’à 50 kg pour les femelles et 250 kg pour les mâles. Dans le passé, la population de tortues terrestres de l’archipel a été estimée à 250000; aujourd’hui, il n’en reste que 15000 (recensement de 1980). L’homme est le seul responsable de la destruction des tortues pendant les 4 derniers siècles. Maintenant, le danger vient des espèces introduites. Avant que l’homme n’arrive dans les îles (au temps des pirates), il n’y avait pas de prédateur pour les «galápagos».

Le nom scientifique de cette tortue géante est «Geochelone elephantopus». Les zoologues ont dénombré 14 races ou sous-espèces, dont il ne reste aujourd’hui plus que 11 races. L’extinction est totale sur Fernandina, Floreana (première île colonisée) et Santa Fé. Aucune tortue géante semble n’avoir jamais colonisé l’île de Rabida contrairement à ce que l’on croyait dans le passé. Sur Pinta, il ne restait qu’un vieil individu malade appelé «Lonesome Georges» (Georges le solitaire). Sa nouvelle maison est maintenant un Parc en pierres volcaniques de la Station Darwin, à Puerto Ayora dans l’île de Santa Cruz. La récompense de $1000 offerte à qui pourrait trouver une femelle de la même espèce n’a donné malheureusement aucun résultat, et Georges restera un vieux célibataire endurci.

Isabela, avec plus de 6 500 individus, reste l’île la plus riche en tortues terrestres. Plus de 4 000 galápagos dans le cratère-caldera du volcan Alcedo, 1000 sur le volcan Wolf (au nord de l’île), 700 sur Cerro Azul (au sud), 500 sur Darwin et 400 sur Sierra Negra (cf. carte d’Isabela). Sur Santiago, la population occidentale est détruite et la population orientale est de 500 individus. Il existe encore une bonne population dans le sud et l’est de San Cristobal (quoique menacée par la déprédation des chèvres), et environ de 250 adultes sur Española (contre 15 en 1960), sauvés de l’extinction par une campagne du SPNG.

Les tortues géantes sont des animaux indépendants qui vivent pour l’essentiel sur le sommet des îles. On distingue trois différents groupes, basé sur la forme de la carapace:

le type en selle de cheval (Espanola, Pinzon, Pinta et Fernandina)

Dans le type en «selle de cheval», la carapace est relevée vers l’avant; le cou et les membres sont très longs. Par sa morphologie, ce type de tortue est habitué à chercher sa nourriture (raquettes de cactus ou feuillage) assez haut au-dessus du sol, en extension sur ses pattes arrières, extirpant son cou comme un périscope.

le type en forme de dôme (Santa Cruz, Isabela)

Dans ce type beaucoup plus lourd et plus volumineux que le précédent, la tortue broute sa nourriture à même le sol, et n’a donc pas besoin de prendre des positions sportives pour s’alimenter. Elle appartient donc à des îles plus riches en végétation, et se trouve dans les hauteurs des volcans, voire à l’intérieur des calderas.

le type intermédiaire c’est une variation de la forme en dôme, incluant les autres races (sauf celles du volcan Wolf et de l’île de Santa Fé).

Les tortues peuvent vivre de longues périodes de sécheresse, car elles peuvent conserver eau et graisse dans leurs cavités internes. Cette capacité a été remarquée lors de leur longue survie sur les bateaux de pirates. Nul ne sait encore l’âge maximum atteint par ces reptiles. Dans le corral de la Station Darwin, la plus vieille aurait 170 ans (et aurait connu Darwin!).

Les tortues passent leur vie tranquillement. Pendant l’année elles mangent de grandes quantités d’herbes, de feuilles, de fleurs, les parties basses des buissons et les raquettes tombées du cactus opuntia. Le reste du temps elles dorment en espace découvert, ou se prélassent dans des mares ou autres trous d’eau, nombreux en saison humide. La nuit, elles se retirent dans des buissons touffus. Lorsqu’elles sont menacées, leur premier réflexe est de rétracter tête et membres sous la carapace protectrice, en poussant un sifflet strident et très caractéristique. Si elles ont le malheur de se retrouver sur le dos, il leur est très difficile de revenir sur leurs quatre pattes, et dans ce cas, elles sont très vulnérables.

L’époque d’accouplement des tortues terrestres se fait à la saison chaude. Les mâles engagent entre eux des combats moqueurs, puis cherchent une femelle pour la reproduction. Ces dernières commencent ensuite le long voyage de descente vers la côte, entre Février et Mai (elles remonteront entre Août et Janvier), où elles trouveront l’emplacement idéal de leur nid; ce sera toujours dans la zone aride, à environ 20 m au-dessus du niveau de la mer. La ponte a lieu de Juin à Décembre. Un trou de 30 cm de profondeur sur 20 cm de large est creusé par la tortue femelle, qui sécrète ensuite un couvercle protecteur fait d’urine et d’excréments. Cette «gélatine» est ensuite recouverte de sable. La construction du nid représente 8 à 12 heures de travail sur Española ou 4 à 5 heures sur Santiago.

La période d’incubation varie de 3 à 8 mois. Cette période d’incubation est variable suivant l’emplacement du nid. Si ce dernier est bas en altitude, le temps sera de 120 jours; si par contre le nid est à une altitude plus élevée, la période d’incubation sera de 240 jours. A la Station Darwin, le temps d’incubation est de 200 jours. Le nombre d’œufs pondus dépend de l’espèce: entre 12 et 15 œufs à Santa Cruz; de 4 à 5 œufs sur Española et Pinzon.

Les observations et recherches de Linda Cayot à la Station Darwin ont montré que la température d’incubation influençait sur le sexe de la tortue géante. Si la température est supérieure ou égale à 2805 ou 290C, les œufs seront femelles. En dessous de 2805 à 290C, les œufs seront mâles.

L’éclosion des œufs se fait généralement entre mi-janvier et fin mars. Les portées sont de 3 à 8 œufs pour les tortues en selle de cheval et jusqu’à 16 œufs pour les tortues en dôme.

La maturité sexuelle de la tortue géante est de 30 à 40 ans.

Les prédateurs de la tortue terrestre sont nombreux. Le rat noir «Rattus rattus», introduit par les pirates, s’attaque aux œufs après avoir déterré les nids; les porcs sauvages en font autant. Les chiens sauvages attaquent les petites tortues à l’éclosion (dans le sud d’Isabela), et déterrent les nids (San Cristobal). Quant aux chats sauvages, ils ne s’en prennent généralement pas aux tortues, sauf dans le sud d’Isabela.

Différents moyens ont été mis en œuvre par le Parc National pour protéger les nids:

Les programmes de protection, conservation et élevage des tortues géantes ont débuté au Parc National des Galápagos et à la Station Darwin en 1960.

A l’époque, 13 individus (11 femelles et 2 mâles) de l’île Española, étaient les derniers survivants d’une race vouée à l’extinction. En 1988, 200 tortues en selle de cheval avaient été ramenées sur Española, suite programme d’incubation.

Chaque année les gardes-parc vont récolter les œufs sur différentes îles. Ces œufs seront ramenés puis incubés à la Station Darwin et les jeunes tortues élevées pendant 4 ans, avant d’être retournées dans leur île d’origine.

Aujourd’hui, plus de 1000 tortues ont été réintroduites dans les différentes îles de l’archipel.

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